jeudi 25 janvier 2024

Fragilité de la démocratie politique en RD Congo

La fin de l’année 2023 a été marquée en RDC par la tenue des élections présidentielle, législatives et provinciales. Nombreuses furent les critiques sur leur préparation, les questions logistiques, ainsi que sur les irrégularités nombreuses qui ont émaillé les jours d’élection et le décompte des résultats. Certains y voient une farce électorale. D’autres mettront l’accent sur le verre à moitié plein, insistant sur le fait qu’elles se sont tenues dans les délais prévus, sur un territoire immense, où les difficultés de déplacement et logistique constituaient un défi énorme. On peut aussi souligner le calme relatif dans lequel elles se sont déroulées et surtout le fait qu’une fois de plus, l’alternance possible ait pu se jouer de façon pacifique. Tout cela est certes appréciable. Est-ce pour autant suffisant pour affirmer que nous sommes une démocratie véritable ?

Le témoignage ci-dessous ne met pas l’accent sur les irrégularités du processus électoral. Il met le doigt sur la prolifération des partis et sur le nombre invraisemblable de candidats. Cet élément, peu mis en exergue dans les critiques habituelles, est pourtant une question importante, qui révèle à elle seule la faiblesse de notre démocratie politique.

Comme de nombreux pays pauvres, notre Etat n’est pas capable d’assurer le développement économique du pays, de façon essentiellement autocentrée, pour autant même que ses élites en aient l’objectif et la volonté… Nos richesses sont la proie de l’avidité de grandes puissances et de multinationales. La corruption est un des moyens pour celles-ci d’y avoir accès à bon compte. Dans ce contexte, disposer du « pouvoir de l’Etat » est un des moyens les plus sûrs et des plus faciles de s’enrichir.

C’est bien ce qui motive d’abord ces milliers de candidats aux élections diverses. Gagner un mandat devient le moyen le plus sûr d’assurer son bien-être celui de sa famille.

Les options, les objectifs et projets politiques ne sont que façades et discours pour séduire et ne constituent nullement des programmes crédibles…

Il est à craindre que cet état de fait ne perdure encore de longues décennies. Qui pourrait croire que le changement nécessaire dans notre pays puisse venir d’élites politiques, quelles qu’elles soient ?

Qui pourra alors constituer le catalyseur indispensable des mobilisations populaires ? Une intelligentsia éclairée, travaillant en symbiose profonde avec des forces populaires, avec les paysans qui constituent la majorité de notre peuple, s'appuyant sur des structures de la société civile qui, en dépit des difficultés qu’elles rencontrent, n’en constituent néanmoins un véritable espoir et point d’appui de la population ?

Après ce dernier épisode électoral, ces questions restent ouvertes, plus que jamais.

RDC: la sarabande électorale ou la périlleuse prolifération des monstres


Comme dans une salle de théâtre, le rideau de l’histoire est tombé sur l’année 2023.

L’un des grands évènements pour la RD Congo, était l’organisation des élections générales en date du 20 décembre 2023.

Des vacarmes bruyants et désordonnés fusaient de partout en milieu urbain comme en milieu rural. Les cités et les artères des grands centres urbains étaient arrosés par des musiques assourdissantes qui vantaient les qualités et les idées novatrices - pour ceux qui en avaient - ainsi que ce qu’ils voulaient faire, une fois élus.

La campagne électorale s’apparentait plutôt à un bal des éboueurs où s’affrontaient, selon les médias, environ cent milles candidats à tous les postes, se disputant les faveurs de quarante-quatre millions d’électeurs congolais enrôlés.
 

Confusion totale et triomphe de la cupidité


Si des candidats à la présidence sont pour certains des élites issues de l’ancien régime de Joseph Kabila, d’autres sont issus des milieux divers mais aisés. Cependant, nombreux sont des intellectuels avec un niveau d’instruction quelque peu enviable. Par contre les candidats à la députation nationale et provinciale ou aux conseils communaux, sont un enchevêtrement de tout et de rien: on y retrouve des professeurs d’universités, des médecins, des enseignants, des commerçants, des pousse-pousseurs, des coiffeurs, des tailleurs, des pasteurs d’églises de réveil, des cambistes, des étudiants, des ministres et autres députés en fin mandat et ces derniers en surnombre comme pour ne pas quitter la mangeoire. Quelle confusion totale chez les électeurs !

Tous s’affrontaient sans complexe, sans pudeur ni humilité. On trouvait parfois deux ou trois candidats dans une même famille où l’un est candidat député national, son frère, candidat au niveau provincial et un cousin ou neveu candidat aux municipales. J’ai connu un cas où dans une famille, le père était candidat au poste de député provincial en même temps que la petite sœur de son épouse alors qu’ils habitent la même maison ! L’homme accusait son épouse de faire campagne pour sa petite sœur !

Et comme toujours les plus forts financièrement voulaient prendre plus pour eux-mêmes.

Aussi, l’on a vu un candidat à la fois à la députation nationale et provinciale dans deux circonscriptions différentes d’une même province. S’il gagne dans cette loterie électorale, la cupidité pathologique de « l’honorable » n’est pas saturée. Il ambitionne de devenir Ministre, Gouverneur ou Sénateur. L’autoroute du pouvoir et de l’avoir est ouverte désormais.

A Bukavu et à Goma, des villes enthousiastes, avec leurs bidonvilles déprimés, sans arbre, formant des ensembles de logements précaires, la campagne s’est déroulée dans des stades municipaux ou du moins, ce qui reste de cet héritage colonial. Très boueux, les « stades » sont les lieux de rassemblement des candidats qui se succédaient et se côtoyaient.

A part quelques incidents mineurs, la campagne électorale n’a pas été violente ni à Bukavu ni à Goma. Mais en revanche, à Kindu dans le Maniema, on a déploré un mort du côté de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), le parti du président sortant.

De même qu’à Lubumbashi, dans le Katanga, Mbuji Mayi, Kananga et Kinshasa, des actes de violences ont été signalés par la police.

Partout aux abords des routes et sentiers défoncés, on observait des affiches de photos des hommes en cravates. De cette sarabande électorale, comme dans toute danse rythmique, les femmes ont répondu à l’appel. Des femmes parées comme des sapins de Noël, mais dont l’image cadrait mal avec l’état de pauvreté dans lequel vit la majorité des candidats.

Tous, ou dans l’ensemble, ont de nombreux points communs : la recherche de l’argent, en gagner vite et au maximum. La cupidité, la soif du pouvoir, l’opportunisme. Nombreux d’entre eux ne savent pas lire ou écrire correctement le français, la langue officielle de la RD Congo. Presque tous ne connaissent rien du processus législatif, et donc du rôle d’un député ou celui d’un conseiller municipal pour lequel ils sont candidats.

A Bukavu, ils sont environ 700 candidats pour 7 sièges disponibles à la députation provinciale et plus de 500 candidats pour 5 sièges pour la députation nationale. Tous répartis dans plus de 950 partis politiques.

Il est possible que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ait retenu tous les candidats qui ont postulé sans tenir compte ni de leur cursus, leur compétence ou leur niveau intellectuel, dans le seul but d’encaisser leurs cautions. À chacun son dû ! Apparemment toutes les candidatures ont été déclarées recevables. Alors que la loi électorale fixe le minimum d’études pour un candidat à la députation au niveau du BAC +3. L’on pouvait, sans effort, identifier des candidats dont le niveau de connaissance est à la frontière de l’illettrisme.

Spectateur de la vie politique de mon pays, je me disais que la médiocrité était le lot des Africains mais je me suis rappelé des propos tenus par certains Américains à Barack Obama lors des campagnes aux sénatoriales à Chicago : « Vous avez l’air d’un garçon gentil, pourquoi voulez-vous vous embarquer dans un truc sale et méchant comme la politique ? ». J’étais particulièrement familiarisé avec cette question, elle dénotait d’un certain cynisme…un cynisme nourri par des promesses non tenues (Barack Obama, L’audace d’espérer, 7).

Je compris les limites de mes connaissances de la politique dans ce monde immonde, car pour moi, les politiciens occidentaux avaient une certaine éthique et déontologie. Cette question m’a fait comprendre que même en Amérique ce métier n’inspire guère confiance.

La même question, j’aurais pu la poser au prix Nobel de la paix, le très respecté, Dr Denis Mukwege, candidat à la présidentielle en RD Congo, le 20 décembre 2023, mais je n’ai pas eu ce privilège !

La campagne pour les candidats à la présidence aura été féroce, avec une industrie d’insultes et de provocation. Les uns accusant les autres d’incompétence, de corruption, de turpitude morale, de voleurs, de détourneurs, de manque de vision, d’étrangers ou alliés des étrangers.

La politique est un sport violent.

Sur les 26 candidatures retenues à la présidence par la CENI, 7 se sont désistées, s’alliant les uns au président sortant Mr Felix Antoine Tshisekedi, les autres à Mr Moïse Katumbi le second prétendu favori de ce scrutin. Sur les 19 autres candidats en lice, seuls trois ou quatre ont quitté la capitale Kinshasa et ses alentours. Les autres sont restés terrés dans la capitale. Les électeurs, dans cet immense pays, ne les ont entendus que dans les médias.

D’autres n’ont été ni entendus, ni vus ! Pourquoi ont-ils été alors candidats dépensant chacun plus de 50.000 dollars pour le dépôt des dossiers ? Question de paraitre ou d’apparaitre et peut être, être retenu par le gagnant au cas où ?

Dans l’ensemble, leurs discours de campagne sont les mêmes que celui du candidat sortant, ils veulent des alternances, mais sans des alternatives innovantes. Ils rejettent sans projection convaincante :
- la guerre contre les ennemis du pays notamment les rebellions et leurs alliés dont en tête le Rwanda,
- la reconstruction du pays,
- la lutte contre la corruption et l’impunité,
- la promotion des droits humains… tels étaient leurs thèmes de prédilection.
 

J’ai vu, j’ai entendu


J’ai été dépité, dégouté par les discours de certains candidats : « Votez X parce que c’est notre beau-frère, votez-le, il m’a pris dans son gouvernement comme Ministre ! Et un autre, votez Y, il prend le téléphone quand je l’appelle ». Des stupidités !

J’ai vu des gens distribuer de l’argent aux électeurs dans des centres de vote le jour du vote. J’ai entendu parler de batailles rangées entre les enfants et leurs parents pour la répartition de l’argent laissé par deux candidats des partis politiques opposés. J’ai vu des électeurs prendre de l’argent de nombreux candidats des divers partis politiques, alors qu’ils n’ont qu’une seule voix.

J’ai entendu que, des électeurs lors de la campagne électorale, changeaient des t-shirts avec des effigies d’un candidat lorsqu’apparaissait un nouveau candidat avec de l’argent. Un électeur m’a dit, alors que je lui reprochais ce genre de comportement : « on se rencontrera encore où et quand ? Il me donne quelque chose et je lui donne ma voix, c’est du gagnant-gagnant ! »

Ici la vénalité et la corruption franchissent toutes les bornes. Les électeurs se vendaient au plus offrant sans état d’âme. L’élection du candidat Président de la République sortant n’était que rarement discutable. Les ministres, députés sortants et autres riches mandataires invoquaient d’abord l’élection ou du moins la réélection du Président sortant avant de parler d’eux-mêmes. Et cela dans presque tout le pays.
 

Une fin de campagne tragique


Il est sûrement vrai que la campagne a été entachée de beaucoup d’irrégularités dénoncées par les médias et l’ensemble des organisations de la société civile plurielle. Ce fut entre autre: la distribution tardives du matériel électoral, des pannes intermittentes des machines à voter, l’ouverture tardive des bureaux de vote obligeant les électeurs à retourner chez eux sans voter, s’ajoutant à d’autres électeurs qui ne figuraient pas sur les listes électorales, les machines à voter avec des batteries déchargées interrompant le déroulement du scrutin.

Quoi qu’il en soit les Congolais ont voté librement malgré les imperfections dénoncées et la corruption faite généralement par les candidats députés aux électeurs à tous les niveaux. Dans les milieux ruraux, de nombreuses analphabètes étaient les proies préférées. Une paysanne m’a même dit que la machine à voter, était sans aucun doute " un machin d’origine diabolique " ! Elle répondait à ma question de savoir comment elle a pu s’y prendre. Cela n’est guère invoqué dans les dénonciations tant de la société civile que des médias. L’utilisation d’une machine à voter dans un pays où le taux d’analphabétisme avoisine le 46% de la population, est un boulevard ouvert à la fraude électorale. De très nombreux électeurs n’ont jamais vu ou touché un ordinateur. L’éducation reste ici un pivot important pour asseoir la démocratie.
 

Des fraudes


Les médias locaux, les acteurs de la société civile ont dénoncé de nombreuses irrégularités et fraudes qui ont entaché le scrutin. J’ai entendu parler dans les médias locaux de la présence dans une maison privée, d’une machine à voter en pleine opération d’impression des bulletins dans la localité de Chifunzi, dans le groupement de Kalonge en territoire de Kabare, au Sud-Kivu, ce 20 décembre 2023. Le coupable arrêté, a été libéré vers 20 heures du soir par la police et s’est évaporé dans la nature. Pour qui opérait-il ? Ou a-t-il trouvé la machine à voter ? Et pourquoi a-t-il été libéré ? Silence !

Des échauffourées ont été aussi signalées dans les localités de Nyantende, Mumosho, Kabanda suivi de la destruction du matériel électoral, dans le même territoire de Kabare par des électeurs en colère.

En territoire de Mwenga, dans la chefferie de Luhwinja, les machines ont fonctionné de manière intermittente de 9 à 22 heures dans les localités de Luchiga, Karhundu, Mulama, Makala. L’on a même fait recours aux groupes électrogènes des privés par l’intermédiaire des candidats à la députation…

A Burhinyi dans le territoire de Mwenga, les électeurs, à part la distribution de l’argent, discrètement, aux électeurs et les disputes entrainées, les élections ont été calmes, mais de nombreux électeurs sont rentrés sans voter et d’autres ont été omis des listes électorales : un manque à gagner pour les candidats dans ces circonscriptions électorales rurales.

La campagne électorale a été fatale pour Joseph Kasongo Tshomba, candidat député national ville de Beni au Nord-Kivu, tué par un groupe armé alors qu’il revenait d’un meeting près de la rivière Semliki le 15 décembre 2023. Même tragédie à Uvira au Sud-Kivu où Espoir Sadiki a été assassiné quelques jours avant le jour du vote du 20/12/2023. Tous deux sont membres de l’UDPS, le parti de Félix A. Tshisekedi, président sortant.

D’autres tragédies électorales ont été signalées à Kindu, au Kasaï, à Kisangani, à Kinshasa et certainement dans d’autres coins du pays; tant de situations déplorables.
 

De la prolifération des monstres


On peut tout de même se poser la question de savoir quels genres de dirigeants pousseront sur ces amas de corruption, des haines, d’insultes, d’ossements et de sang humain, si ce ne sont que des monstres politiques.

Ces monstres se battent et se débattent pour prendre les provinces par la gorge et le pays tout entier.

Les monstres ont certes existé dans toutes les cultures. Les traditions nous les représentent comme des géants, souvent hideux et puissants. On en parlait, mais personne ne les avait vus.

En RD Congo, il s’agirait des humains à l’esprit de monstres. Pas comme les minotaures de la Crête antique, moitié homme, moitié taureau qui selon le mythe se nourrissaient de la chair humaine.

Ces monstres politiques ressembleraient aux monstres de la Grèce antique, dont l’Hydre de Lerne : c’était un serpent mythique avec 7 têtes, lesquelles si on en coupait une, il en repoussait encore 7 nouvelles, donc en progression géométrique ! Le monstre tuait toute personne imprudente, qui passait dans la vallée où il logeait. Mais selon la mythologie grecque, le serpent fut tué par Hercule… Cela fait partie de ses 12 travaux qui firent de lui un dieu.

En République Démocratique du Congo, on ne sait pas d’où viendra, un Hercule pour « tuer ces monstres » qui s’acharnent sur le pays à travers les élections, élections qui, comme Prométhée, nous apporterait la lumière, le feu qui vivifie, qui réchauffe et qui nous humanise. Mais on connait aussi le sort de Prométhée dans la mythologie.

Ces monstres sont partout, dans les chefferies et les territoires ruraux. Comme le phœnix, l’oiseau mythique qui renaissait de ses cendres. Ils prolifèrent, font semblant de disparaitre et renaissent, comme des herbes en milieu équatorial.

Si vous doutez, voyez un peu le nombre des candidats à tous les échelons. Sans idéal social, sans doctrine moralement et politiquement défendables. A y réfléchir trop, on court le risque d’attraper une migraine, géante comme un continent !

Aussi nous apparaissent comme des monstres ces groupes armés qui ensanglantent le pays depuis bientôt 30 ans : AFDL, RCD, CNDP, M23 et tout récemment Corneille Nangaa qui a créé une nouvelle rébellion, un nouveau monstre ! A partir de Nairobi au Kenya. Lui, Nangaa vraiment ! Avec ce qu’il a fait des Congolais quand il était président de la CENI avec sa bande.

Ces mouvements rebelles, ces terroristes qui tuent des citoyens innocents sans défense, ces autres gazaouis africains, tués par ces « Israëls » d’Afrique, sous l’œil indiffèrent de la communauté internationale qui fournit les armes à ces « Israëls » d’Afrique qui bâtissent leur prospérité sur les calamités humaines et qui brandissent un long glaive à la moindre riposte de leurs victimes.

A l’instant où nous vous écrivons ce papier en RDC le dépouillement des bulletins de vote pour les députations se poursuit avec une cohorte de protestations.

Ces monstres pourraient proliférer sous prétexte de fraude électorale, de « la vérité des urnes » alors que leur poids électoral pesait moins que... la plume d’un colibri ; des démons à exorciser. Il est certain que les opposants désunis et ne parlant pas le même langage ne pourraient pas faire face au Président sortant, puisant dans les caisses de l’Etat et tirant sur la corde d’un nationalisme pour défendre le peuple congolais contre un envahisseur, un monstre froid, un ennemi héréditaire selon plusieurs qualificatifs des congolais.

Dans ce chacun pour soi, il était difficile à l’opposition d’attendre de ces élections autre chose qu’un échec. Les problèmes techniques et autres irrégularités pourraient fournir l’eau au moulin de la contestation, même pour les plus faibles…

Le Président sortant, réélu, selon la CENI a, à peine promis la poursuite « des monstres » que Corneille Nangaa en crée un autre et encore un autre vient de voir le jour selon les médias ! La guerre à l’Est du pays a été invoquée par la quasi-totalité des candidats, laissant les Congolais incrédules et circonspects sur la solution pour éliminer cet ‘’ Hydre de Lerne’’ congolais.

Des députés dépités


Les acteurs de la société civile pourraient se féliciter en faisant passer dans des médias avant les élections un message aux électeurs : « Zéro élu réélu ». A certains endroits, ils étaient hués, accusés de n’avoir pas tenu leurs promesses : hélas !

Seuls quelques géants reptiles connaissant bien les fonds des marigots politiques congolais peuvent s’en sortir.

En RDC, les élections générales auront donc constitué le plus grand évènement de l’année 2023. Elles ont été techniquement déplorables et critiquées comme il se doit, mais elles ont eu lieu, les Congolais se sont prononcés.

Le 31 décembre, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a proclamé les résultats des élections présidentielles d’abord, et sans surprise F. Tshisekedi a remporté avec 73,34%. Face à une opposition opposée à elle-même, faible et dont certains monnaient fort leurs convictions politiques, l’autoroute de la victoire était ouverte pour le Président sortant. Il sera investi même si quelques opposants protestent.

Certes des problèmes de tout genre ont émaillés tout le processus électoral mais ne mettent pas en doute l’élection de Félix Antoine Tshisekedi même si le taux du pourcentage pose tout de même quelques questions. La guerre à l’Est et les propos incendiaires envers les rebelles du M23 et leur soutien rwandais ont constitué pour le président sortant un grand pilier pour sa popularité. Il sera bientôt investi, le gouvernement formé, l’Assemblée nationale et le Sénat installés. L’opposition s’épuisera à réclamer, à brandir les irrégularités, les failles et l’illégalité du processus mais la machine aura démarré. Ainsi va l’Afrique.

Puisse l’année 2024, voir surgir une étincelle d’espérance et mettre fin à cette débauche abrutie des cadavres ! Puisse les seigneurs des guerres, ces monstres et leurs soutiens étrangers, être fatigués de leurs folies meurtrières.

Mais nous ne devons pas désespérer pour autant. Dans l’histoire humaine, les constructions des Etats ont toujours été une lutte, une lutte entre ethnies, luttes entre nations, luttes entre prédateurs. Les cathédrales, les châteaux, les belles villes d’aujourd’hui ont été souvent construites par des pilleurs de peuples, des brigands ou, des pirates en somme.

Il nous faudra peut-être à l’instar d’autres nations passer par les mêmes étapes de bricolage politique, de souffrance et de deuil pour donner âme à nos nations. Celles-ci sont une création historique, lente, longue qui tangue vers sa maturité comme un navire sous la vague dans une mer orageuse.

En ce temps, on peut observer une tragique vérité : la guerre ou les élections mal organisées peuvent contribuer à la construction d’une conscience nationale, d’une citoyenneté ou même à la solidification d’une nation.

Regardons les Palestiniens, même si, semble-t-il on veut les forcer à… émigrer vers la RD CONGO ! Et les Congolais qui, malgré leurs diversités culturelles et linguistiques se font enrôler pour défendre leurs pays !

L’Europe, après la chute de l’empire Romain, a eu besoin de plus de 1000 ans pour ériger les fondements de ses nations actuelles. Elle a connu des guerres civiles, des massacres et des viols terribles.

Au seuil de l’année 2024, j’ai voulu partager avec nos lecteurs, brièvement, et avec des lacunes certaines, la situation vue et vécue lors du processus électoral en RDC et bien sûr partager avec eux quelques frémissements de l’espérance.

L’homme, écrivait Bechir Ben Yahmed, est un être prospectif. Il meurt aussitôt qu’il cesse de croire qu’il y a un lendemain.

Nous sommes condamnés à travailler, à patienter et à espérer.

Xavier BASHONJA CIKURU

mardi 15 novembre 2022

Sale temps pour les missions de paix des Nations Unies en Afrique

L’histoire d’un fiasco !

L’histoire en ce qu’elle traite de la vie des humains a quelque chose de fascinant, on la croit close, rangée dans des livres, éteinte comme un volcan et voilà qu’elle se réveille comme ce dernier. Ce qu’on croyait révolu, oublié, réapparait. "Elle a des poches pleines des ruses" disait Joseph Kizerbo. 

En mettant en place l’ONU, à la suite de la grande guerre (2e guerre mondiale), dans son essence, il était question de faire cesser les conflits planétaires et/ou à la limite d’en mitiger l’affluence et cheminer vers un monde pacifique. Cette haute instance servirait d’arbitrage des conflits entre les états pour éviter l’escalade identique à celle vécue par l’humanité en 1945. 

Si la 3e guerre mondiale a été évitée de justesse suite à la crise des missiles russes à Cuba en 1962, c’était plutôt dû aux négociations entre Nikita Khrouchtchev et JF Kennedy. Les Nations Unies ne peuvent pas gérer un conflit majeur surtout entre grandes puissances. Tout comme elles sont incapables aujourd’hui d’arrêter la guerre opposant la Russie à l’Ukraine.  Elles se rangent éventuellement du côté du plus grand payeur, les Etats-Unis d’Amérique. Déjà les conflits entre états pauvres sinon entre ethnies d’un même pays mettent les missions de paix des nations unies à rude épreuve. Le français Charles De Gaulle avait, à son époque, traité les Nations Unies de "machin", d’"une grosse boite maniée par les Américains". Avait-il raison ?

Depuis l’aube de son indépendance, l’histoire retient que le recours légitime de la RD Congo auprès des Nations Unies pour rétablir la paix n’a pas totalement apporté de bons fruits. Loin s’en faut, Dag Hammarskjöld, son ancien secrétaire général, y a même laissé sa peau dans un louche crash d’avion entre la Zambie et la RD Congo, pendant qu’il partait pour devancer la sécession katangaise. Les rébellions embrasèrent le pays après que Lumumba eut été arrêté et exécuté pendant que la mission des Nations Unies était déjà au Congo!

Encore aujourd’hui, force est de constater que les différents gouvernements de la RD Congo qui se succèdent peinent sérieusement à rétablir la paix dans la partie orientale du pays qui abrite la plus importante mission des Nations Unies avec près de 20.000 hommes recrutés de tous les horizons du monde. En effet, présente en RDC depuis 1999, cette mastodonte mission des Nations Unies n’a fait que contempler le malheur d’un peuple en détresse face aux tueries et massacres en cascade des congolais. Ce qui amènerait au congolais lambda à déduire sans équivoque que la présence des soldats de l’ONU dans un pays ne présage aucunement la paix. Y recourir ou ne pas y recourir, c’est kif-kif.

A ce sujet Human Right Watch écrit dans son rapport: "En dépit de son mandat de protection des civils (…) la MONUC n’est pas parvenue à protéger les civils lors des combats. Dans la plupart des cas les soldats de maintien de la paix n’ont réussi à atteindre la zone de conflits que quelques jours après le début des combats. La MONUC a répondu trop lentement pour sauver des vies ou dans certains cas, n’a pas répondu du tout aux attaques contre les civils."  

En 2007, la MONUC a dû redéfinir son rôle après les élections pour tenir compte du nouveau gouvernement de la RDC après les élections de 2006.

Mais pendant la même période, elle a fait face à des nombreuses allégations de corruptions dans ses propres rangs tant en Ituri qu’au Nord-Kivu où les soldats de la MONUC auraient donné des informations militaires aux FDLR et à d’autres groupes en échange d’or. 

Human right poursuit: "Le 25 novembre 2006, la cité de Sake, près de Goma, tombe sous le contrôle du général Nkunda Batware, un général  pro-rwandais. L’armée de la RDC ayant pris fuite, les soldats de la MONUC ne sont pas intervenus pour empêcher la ville de ne pas tomber aux mains des insurgés alors que la MONUC disposait d’une base à Mubambiro, à 2 kms seulement de Sake, la ville occupée." Chose incompréhensible ! 

Les habitants ont dû abandonner leurs maisons et ont exprimés plus tard leur colère en jetant des pierres sur les véhicules appartenant à ces derniers.

En août 2007, lors des combats entre les troupes congolaises et celle de Nkunda, les habitants de Goma sont descendus dans les rues pour manifester contre la MONUC qui, affirmaient-ils, n’avait pas assez fait pour résoudre le problème Nkunda.

Dans un autre rapport, Humain Right Watch stipule que, peut-être soucieuse de la sensibilité politique de la publication d’informations qui seraient vues comme critiques à l’égard du Rwanda, la MONUC n’a pas rendu public ce qu’elle savait au sujet des enfants et des adultes qui étaient amenés à traverser la frontière depuis le Rwanda pour être enrôlés dans les rangs de Nkunda. Des centaines de Rwandais ont rejoint les unités de Nkunda, puis sont devenus soldats dans l’armée congolaise. De plus, selon des officiers congolais et de la MONUC, plusieurs soldats actuellement en service, actifs dans des forces de défenses rwandaises ont été capturés au Congo, combattant dans les rangs de Nkunda .

Nous faisons ici allusions à toutes les extravagances de la MONUC, pour expliquer le ras-le-bol de la population de l’est de la RD Congo actuellement et d’ailleurs. 

Des massacres: avec ou sans la présence de l’ONU

Avant l’arrivée de la MONUC, qui se muera plus tard en MONUSCO, les massacres de grande ampleur se sont déroulés dans le Nord et le Sud Kivu. Rares sont ceux qui peuvent se rappeler du bombardement de la ville de Goma par l’armée de la RDC, sous Laurent Désiré Kabila, le 11 mai 1999 en soirée : 43 tués, principalement des civils. Le RCD (Rassemblement congolais pour la Démocratie), parti pro-rwandais, accusa Laurent Désiré Kabila de criminel, quant à Kabila, il accusa le Rwanda. Lors du massacre de Burhinyi dans le Sud Kivu le 17 mars 1999, les organisations de défense des droits de l’homme locales et étrangères imputèrent ce massacre aux militaires rwandais du RCD. Le Rwanda nia sa responsabilité, son armée étant disciplinée, dit-il. Il a déclaré néanmoins que c’était un règlement de compte entre… voleurs de bétail. Et cela dure maintenant depuis plus de 20 ans alors qu’on s’imaginait que les différentes tueries n’étaient que de momentanés dégâts collatéraux... Quelle naïveté ? Elles se poursuivent et la MONUSCO ne peut les empêcher.

Mission des Nations Unies: espoir déçu ! 

Lors du passage de l’ancien secrétaire général de l’ONU à Kigali au Rwanda, en 1999, Koffi Annan (aujourd’hui décédé) fut accusé par le parlement rwandais de n’avoir rien fait pour empêcher le génocide rwandais de 1994. En fait, la MINUAR a été incapable d’intervenir lors des massacres à grande échelle au Rwanda.

Koffi Annan se défendit énergiquement rappelant que le génocide était commis par les Rwandais et seulement par les Rwandais. Et on peut le comprendre… Mais l’on peut tout de même se demander à quoi servait cette mission! A observer ?

Plus des 20 ans après, la présence de la MONUSCO (Mission des Nations Unies en RDC, ex MONUC) suscite des questions, des voix se lèvent, et des hommes aussi, pour demander leur départ.

Le mois de juillet 2022, restera inoubliable dans les annales de la mission des Nations Unies en RD Congé, où des violentes manifestations ont été organisées dans (presque) tout l’Est de la RDC pour réclamer le départ de la mission de l’ONU, de Beni-Butembo à Uvira en passant par Goma et Bukavu.

La société civile accuse la MONUSCO d’être inefficace dans la lutte contre les groupes armés depuis plus de 20 ans.

L’impensé: des casques bleus africains non agressés, tirent sur d’autres Africains non armés!

Les braises de la colère populaire n’étaient pas encore éteintes quand les soldats dits de la paix, revenant d’on ne sait où, tirent sur deux policiers et un militaire, tous non armés, blessant aussi 15 civils.

Les faits se passent à la barrière de Kasindi, frontière entre la RDC et l’Ouganda en cette fin du mois de juillet 2022.

D’urgence, le gouvernement congolais se réunit le 1er août 2022. Le bilan est glaçant, 36 civils congolais tués et 4 casques bleus dont deux Indiens et deux Marocains auxquels il faut ajouter 70 blessés civils, des véhicules et autres biens de la MONUSCO incendiés ! 

Empêtrées dans ces rares violences meurtrières, la MONUSCO confuse, essaie de se rattraper en promettant des enquêtes et des sanctions aux casques bleus incriminés: des Tanzaniens, selon plusieurs sources concordantes. Elle fait sortir aussi de ses tiroirs un rapport de ses experts, qu’elle brandit, comme le torero agite la muleta rouge dans une arène pour attirer le taureau déchaîné et canaliser sa fureur!

Dans ce rapport dit secret, les experts de l’ONU accusent Kigali d’avoir mené illégalement des opérations militaires en territoire congolais. Ils accusent aussi Kigali d’avoir entrainé et soutenu les combattants pro-rwandais du M23 semant actuellement le chaos à Rutshuru au Nord-Kivu. Ces experts fustigent la double facette de Kigali qui souffle le chaud et le froid dans le conflit congolais.  

C’est un secret de polichinelle, mais la MONUSCO a au moins l’avantage d’être entendue par ceux qui tiennent la manche du couteau.

Des contagieuses manifestations ?

Les manifestations contre les missions des nations unies ont pris une ampleur impensée. Le 5 août 2022 des membres du mouvement anti-français “Yerewolo Debout sur les remparts” ont organisés à Bamako, la capitale du Mali, un rassemblement auquel ont participés des nombreux Maliens. Le mouvement exige le retrait de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) critiquée pour son inefficacité par une partie importante du peuple Malien. Les militants de ce mouvement “Yerewolo” ont appelé le rassemblement “Opération Bonnets bleus”, en référence aux casques bleus de l’ONU.

"Nous devons nous rassembler et sortir massivement le 22 septembre 2022 pour libérer le pays, cela s’appelle « L’assaut final »" a déclaré Adama Ben Diarra, leader du mouvement, tout en poursuivant "Nous disons stop à une mission qui terrorise notre pays".

Mais, curieusement, comme en RD Congo, le gouvernement Malien avait peu avant exigé qu’Olivier Salgado, porte-parole de la MINUSMA de quitter le pays, "suite à la série de publications tendancieuses et inacceptables de l’intéressé".

Il lui est reproché d’avoir déclaré sans aucune preuve que "les autorités Maliennes auraient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires ivoiriens par vol civil à l’aéroport international Modibo Keita, le 10 juillet 2022". 

Quant à la société civile, elle accuse la MINUSMA d’agir en dehors de la mission principale qui est de protéger les citoyens Maliens menacés par les groupes terroristes. Elle déplore l’échec de cette dernière à atteindre cet objectif, ce qui remet en cause sa présence au Mali. 

Accusée d’inefficacité, la force française, Barkhane, vient de quitter le Mali. Même chose au Burkina-Faso. Malgré la présence de la MINUSCA (Mission des Nations Unies en Centrafrique), la SELEKA, une milice réputée pour sa cruauté, serait déjà au pouvoir.

Apeuré, le gouvernement Centrafrique a dû, pour son salut, recourir à la Russie (Groupe Wagner) et au Rwanda, et ce, malgré la protestation de la France qui se voit menacée dans ses "Colonies" : La France-Afrique!

Contestée au Burkina Faso en feu, chassée du Mali par les nouveaux maîtres en kaki, l’armée française, comme les Missions des Nations Unies ne sont plus les bienvenues en Afrique, elles traversent l’orage. Sommes-nous au tournant de la fin des interventions militaires impérialistes en Afrique? Nous pouvons en douter.

Une Afrique convoitée

Les contestations ressemblent de plus en plus à celles des années 60, la veille des indépendances et les voyages de Charles De Gaulle en Algérie, en Guinée Conakry, au Congo Brazza. Comme dans les années 60, Emmanuel Macron, le Président français en tournée au Cameroun et en Guinée Bissau, vient de faire la même chose en qualifiant la Russie de "l’une des dernières puissances coloniales impérialistes". La question est de savoir qui est impérialiste et qui ne l’est pas entre les deux? Peu avant c’était Serguei Lavrov, le vieux chef de la diplomatie russe qui, en juillet 2022, visitait l’Afrique suivi en début août 2022 par la visite du Secrétaire d’état américain A. Blinken. 

Toutes ces puissances, les USA et la Russie, veulent apparemment exploiter les faiblesses et les incompréhensions de la France en perte d’influence en Afrique. Tous, avec des visées impérialistes sur les faibles pour en constituer des satellites dans une nouvelle guerre froide apparemment en gestation. 

La force BARKHANE de l’armée française au Mali n’est pas non plus parvenue à aider ce pays à sortir de la poudrière qu’elle est devenue avec ses coups d’états, ses touaregs, ses djihadistes; situation identique pour le Burkina Faso avec sa soldatesque toujours tuée en masse. 

La colère de la population de ces pays n’est-elle pas compréhensible? Depuis les années 1990, l’Afrique connait des nouveaux conflits, souvent sous forme de résurgences d’anciennes oppositions politiques ou ethniques, souvent mises entre parenthèses ou artificiellement gommées avant de resurgir plus tard, comme des volcans momentanément éteints. Voyez le Tchad !

Lancée le 12 juin 2003 en Ituri (Nord-Est de la RD Congo), face au conflit Hema-Lendu, l’opération "Artémis" avec les forces françaises à la tête de la coalition internationale par la résolution 1484 des Nations Unies sous Koffi Annan, usant du mandat relevant du Chapitre VII de la charte des Nations Unies devant faire usage de la force, avaient permis de mettre fin aux tueries momentanément, c’était un succès. Mais les conflits ont ressurgi, sont devenus plus sanglants qu’avant et le gouvernement de la RDC se montre impuissant. Même situation au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Les pays africains devraient bien structurer et moderniser leurs armées à l’instar des états asiatiques. Les états doivent, et ce malgré les regroupements régionaux, se faire respecter les uns des autres, sinon se faire peur.

Il est naïf de croire que les Nations Unies peuvent par leur intervention instaurer totalement la paix. Il est doublement naïf et, de surcroît impensable, que les soldats uruguayens, pakistanais, chinois en quête de dollars acceptent de s’immoler pour rétablir la paix en RD Congo!  Certes comme force représentative de la communauté internationale, elles sont écoutées et peuvent tout autant s’imposer dans certaines circonstances mais, elles sont visiblement limitées souvent par leurs mandats et leurs pays d’origines…

Ce qui entraine des déceptions et des critiques souvent acerbes à leur encontre. En outre les contingents proviennent des divers pays souvent pauvres et reçoivent des ordres de leur pays respectifs.

De nombreux pays avec des moyens suffisants refusent apparemment d’envoyer leurs militaires bien entrainés pour éviter d’être mêlés à la soldatesque des pays pauvres gangrenés dans des conflits meurtriers récurrents.

Au bout de tout: une exhortation

En cette période où l’Afrique semble courtisée, il serait important que les gouvernements africains en profitent pour que les pays puissants interviennent directement pour imposer la paix, cette denrée indispensable pour une exploitation ‘gagnant-gagnant’ des ressources tant recherchées pour leur compétitivité stratégique. Sinon, en Afrique, la guerre a encore de beaux jours devant elle.

Si a priori, les Africains et leurs gouvernants devaient un jour prendre conscience des souffrances qu’ils se font les uns aux autres et du recul en développement que cela entraine sur le continent, ils devraient impérativement cesser des s’entretuer mutuellement car la paix durable est constamment possible. Hélas on n’a toujours pas assez de lucidité ni les moyens de reconstruire ce qu’on a détruit chez soi. Ceci, contrairement aux occidentaux, riches et habiles, qui, face à l’Ukraine en destruction, sont à pied d'oeuvre avec des experts à pied d’œuvre qui réfléchissent déjà aux plans pour reconstruire après les guerres… Il y a, dit-on, un temps pour détruire et un temps pour reconstruire!

Ne raconte-t-on pas qu’après l’échec des rencontres de paix avec Adolph Hitler en 1938, Neville Chamberlain, Premier Ministre britannique de l’époque, déclara "Il s’agit d’une querelle entre des peuples lointains dont nous ne savons rien" ? Et qui sait si les casques bleus et autres forces étrangères envoyées en Afrique ne viennent-elles pas avec ce même esprit! Mais comprennent-ils, les Africains? La réponse se trouve dans le temps.

Peut-être que les échecs des missions des Nations Unies pour la paix dans le monde et autres armées étrangères sur le continent noir leur serviront un jour de leçon et réveilleront les consciences. De plus en plus de voix se lèvent de par le monde pour réclamer la restructuration et la refonte de l’Organisation des Nations Unies afin, de lui permettre de jouer convenablement le rôle qui a milité à sa fondation.